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Mille ans d'Histoire en Dauphiné

En bref

C'est aux environs de l’an mille que s'installe une lignée seigneuriale représentée par Wilfrid de Virieu dont il est fait mention en 1042 comme seigneur du lieu.

Comme les châteaux en pierre n'existent pas encore à l'époque dans la région, Wilfrid réside sur une motte castrale.

Au début du XIIe siècle, la motte castrale est probablement remplacée par un petit château en pierre. On peut voir les vestiges dans le bâtiment Nord, qui présente les aspects architecturaux les plus anciens.

Cependant, les constructions les plus imposantes datent du XIIIe siècle après que Siboud IV de Clermont acquiert la seigneurie par son mariage avec Béatrix de Virieu, héritière de Martin de Virieu.

Grâce à sa fortune, Siboud de Clermont fait construire une puissante forteresse en moellon de tuf (donjon, enceinte et tours d'angle).

Le château connaît ensuite d'autres transformations importantes, surtout à partir de la fin du XVIe siècle et début XVIIe quand la famille Prunier de Saint André rachète la seigneurie aux Clermont en 1573.

En 1874, l’héritier des Prunier de St André, le comte de Saint Férréol revend le château à Alphonse de Virieu. Il revient ainsi à sa famille d'origine.

Le château reste inhabité pendant 50 ans jusqu’en 1924, année à partir de laquelle       François-Henri de Virieu entreprend sa restauration avec l'architecte Sainte-Marie Perrin.

En bref

Edification

Dès le 11ème siècle les seigneurs de Virieu tiennent un rang important.

Plusieurs membres de ses différentes branches s'illustrent en de nombreuses circonstances : croisades, expéditions guerrières...

D'autres laissent le souvenir de gestes de grande noblesse.

Ainsi, Martin et Jacques de Virieu par exemple, en 1228, font don de la fontaine "Del Carel" à la Chartreuse de la Sylve Bénite, proche du lac de Paladru. L'eau est si précieuse à l'époque qu'en reconnaissance, les Chartreux accordent aux Virieu et à leur descendance la possibilité d'être enterrés dans le cloître et, fait rarissime, de pénétrer à l'intérieur du monastère.

La Chartreuse est détruite à la Révolution et il ne reste aujourd’hui que quelques vestiges du cloître.

Edification
Louise de Clermont soeur de Antoine III.

La famille de Clermont

Les Clermont (devenus les Clermont-Tonnerre) sont une ancienne et puissante famille dont les possessions primitives se trouvent entre la Savoie et le Viennois autour du lac de Paladru non loin de Virieu. De génération en génération, les Clermont vont étendre leur domaine.

Guerriers ambitieux et habiles dans la conduite de leurs affaires, les seigneurs de Clermont ne négligent pas de fructueuses alliances puisqu’en 1220 Siboud IV de Clermont épouse l’héritière de Martin, seigneur de Virieu, Béatrix qui apporte la terre de Virieu à la maison de Clermont. Ce mariage est hautement stratégique car il permet aux Clermont d'agrandir leur seigneurie de moitié et de contrôler la vallée de la Bourbre

Pendant toute la période des conflits quasi permanents entre les dauphins de Viennois et les comtes de Savoie, les Clermont géographiquement placés entre ces deux puissants seigneurs et malgré la protection de l’Eglise de Vienne, vont devoir pour défendre leurs territoires, s’allier tantôt avec l’un, tantôt avec l’autre, se reconnaissant vassal de l’un ou de l’autre.

Les Clermont vont définitivement choisir leur camp au moment où se profile le rattachement du Dauphiné à la France. C'est Ainard II de Clermont qui en 1340 se reconnait vassal du Dauphin Humbert II et reçoit en compensation le titre de Connétable et Grand maitre héréditaire du Dauphiné qui sera l’apanage des ainés de la maison des Clermont jusqu’à la révolution.

Quelques générations plus tard, c’est Antoine III de Clermont qui vend les terres de Virieu à Artus Prunier de Saint André en 1573.

Antoine III de Clermont, Gouverneur général du Dauphiné et Grand maitre des Eaux et Forêt du royaume épouse Françoise de Poitiers la sœur de Diane de Poitiers maitresse du roi Henri II.

Il hérite de sa mère Anne de Husson, Comtesse de Tonnerre, la seigneurie d’Ancy-le-Franc. Préférant la Bourgogne, il décide d’y bâtir son nouveau château.

Louise de Clermont soeur de          Antoine III     (XVIe siècle)

La famille de Clermont

Virieu en Dauphiné

Indépendance totale de la seigneurie de Virieu : le franc alleu

Dès l'origine, les Virieu semblent avoir possédé leurs terres en toute indépendance et ne paraissent pas avoir primitivement relevé des Dauphins de Viennois. On appelle cela le "franc alleu", aucune allégeance à aucun seigneur.

Rattachement au Dauphiné de Viennois en 1340

Cette totale indépendance prend fin avec l'arrivée de la famille de Clermont qui avait quant à elle déjà rendu hommage à l'archevêque de Vienne en 1203.

C'est Ainard II de Clermont qui en 1340 se reconnait vassal du Dauphin Humbert II et reçoit en compensation le titre de connétable et grand maitre héréditaire du Dauphiné. 

Rattachement à la France en 1349

Humbert II, dauphin de Viennois, ruiné et sans descendance (son fils vient de mourir), a engagé avec le roi de France Philippe VI de Valois des pourparlers pour l’achat du Dauphiné, et le 30 mars 1349 le Dauphiné est rattaché à la France.

À compter de cette date, les Clermont se rapprochent du roi de France.

Humbert II Dauphin de viennois.jpg

Humbert II Dauphin du viennois

Virieu en Dauphiné

La famille Prunier de Saint André

En 1573, Artus Ier Prunier de Saint André, trésorier et receveur général du Dauphiné rachète le château à la famille de Clermont.

​La famille Prunier de Saint-André est originaire d’Anjou et de Touraine. Elle arrive en Dauphiné au milieu du XVIe siècle pour en gérer les finances, occupant pendant tout le XVIIe siècle le premier rang du parlement de Grenoble, accumulant honneurs et richesses.

​En 1590, à peine Artus 2ème du nom était-il installé que les guerres de religion ravagèrent la région.

Virieu subit deux sièges et fût convoité par les Ligueurs qui s'en emparèrent sans trop de dommages.

Une fois les épreuves passées et la sécurité revenue, Artus II, siégeant comme premier président du Parlement de Grenoble, commence les grandes restaurations qui modifient profondément l'aspect du château.

La famille Prunier de Saint-André va utiliser ses importants moyens financiers pour agrandir et embellir un château qui devra à cette puissante famille de parlementaires son aspect actuel.

Ainsi, la grande cour défendue par deux tours ouvertes à la gorge, les communs, le colombier, la chapelle, la galerie à voute d'arrêtes s'ouvrant par de larges arcades, l'élévation des enceintes, des tours, les corps de logis, le jardin à la française, les terrasses et leurs remparts...

La famille Prunier e St André

Visite du roi Louis XIII

En 1622, Louis XIII revient de Montpellier où il vient de signer la paix avec les Protestants.

Le Roi s'arrête alors à Virieu où il est reçu par Laurent Prunier de Saint-André, fils d'Artus et passe une nuit au château.

En remerciement, il laisse ses canons, dits "de montagne" pris sans doute au siège de Montpellier. On les admire encore aujourd'hui, alignés sous chaque arcade de la galerie de la Cour intérieure.

Au début du XVIIIème, Virieu est une demeure agréable, habitée par une famille alliée aux grands noms de la région. A partir de 1765, le château passe de femmes en femmes, chaque génération possédant ainsi un patronyme différent.

Puis vient la Révolution de 1789...

Visite de Louis XIII

La Révolution

La Révolution de 1789 approchant, le Dauphiné va jouer, au moins dans ses prémices, un rôle déterminant.

Le 21 juillet 1788, les états du Dauphiné réunissent les Trois Ordres dans la salle du jeu de Paume, aujourd'hui détruite, du Château de Vizille.

Ils demandent le rétablissement des attributs du Parlement de Grenoble, la liberté individuelle pour tous et la convocation des Etats Généraux du Royaume.

On connaît la suite des évènements, qui fit appeler Vizille "le berceau de la Révolution".

La tourmente passe sans trop de dommages à Virieu habité à l'époque par la descendance féminine des Prunier de Saint André. La petite histoire relate qu'Anne-Joséphine Prunier de Saint André, comtesse de Langon sauve le château en ouvrant aux révolutionnaires des caves abondamment garnies!

François Henri de Virieu, propriétaire de Pupetières château voisin, alors colonel du régiment Royal Limousin et député de la noblesse du Dauphiné aux Etat Généraux de 1789, est quant à lui massacré avec ses hommes lors du siège de  Lyon en 1793.

La Révolution

Le retour de la famille de Virieu

Alphonse de Virieu, qui descend de la branche des Virieu demeurée à Pupetières, non loin de Virieu, rachète en 1874 le château familial.

Après sept siècles, le château redevient donc une propriété familiale, restant tout de même inhabité durant encore près de cinquante ans.

C'est en 1924 que François-Henri de Virieu décide de faire revivre la demeure, une restauration s'impose alors.

Il vend son château de Brangues à Paul Claudel et entreprend la restauration de Virieu avec l'architecte  Antoine Sainte-Marie Perrin, frère de Mme Claudel. Les importants travaux durent quatre ans.

Une grande partie du mobilier se trouvant actuellement au château est apportée à cette époque par François-Henri de Virieu et sa femme née Caroline d’Ursel.

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Retour des Virieu

Résistance

Pendant la Seconde guerre mondiale, le château de Virieu ajoute un nouveau chapitre à son histoire.

Le colonel et la Marquise de Virieu cachent dans les caves quarante tonnes d'armes et de munitions afin de les soustraire aux allemands et à Vichy. Elles sont ensuite entreposées en partie dans des caches du château, en partie sous les terrasses. Rien n'est découvert ni ne saute, mais la famille de Virieu doit fuir pour se réfugier au pied du Vercors, à Chichilianne, pour continuer sa résistance active, dans la clandestiné.

Lieu de mémoire:

Un Lieu de mémoire consacré à cette période est désormais ouvert dans le donjon du châteauEn savoir plus

Résistance
Justes parmis les Nations

Justes parmi les Nations

Le 17 juillet 2016, le marquis et la marquise de Virieu ont été élevés au rang de "Justes parmi les Nations" à titre posthume.

Les noms de Xavier et Marie-Françoise de Virieu sont désormais gravés sur le Mur d'Honneur du Jardin des Justes de Yad Vashem à Jérusalem pour avoir caché au péril de leurs vies, deux familles juives polonaises.

En savoir plus

Virescit Vulnere Virtus

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